Livre et mamé, écriture

L’écriture a toujours fait partie de ma vie. Autant le dessin et les activités manuelles me viennent avec des périodes de pause, autant l’écriture est une constante. Que ce soit des récits imaginés, des pensées emmêlées ou des idées futiles, les mots accompagnent ma vie.

À l’oral, c’est bien plus compliqué ! Je trébuche, je bafouille, je m’embrouille, je perds le fil. Mais par écrit, c’est bien plus fluide, naturel et apaisé. Découlant de cette idée que je n’ai rien d’intéressant à dire, ou encore qu’on ne m’écoute pas, le silence de l’écriture est plus sécurisant que le bruit des paroles.

Amour des mots

On oublie souvent que la scolarité et la facilité de pouvoir accéder à la culture en France est un privilège. Cet environnement privilégié m’a permis de découvrir les mots, mais c’est mon entourage qui m’a transmis l’amour de ceux-là. Ma tante, avec un amour des mots transmissible, ma grand-mère, développant ma curiosité à lire tout en me parlant beaucoup de mon grand-père qui était un amoureux de culture, d’art et de lecture. Je pense qu’une part de moi souhaitait se rapprocher de cet homme bienveillant que tous me contaient. Mais c’est aussi un refuge que j’ai trouvé dans des histoires fascinantes, qui me transportaient ailleurs.

Avec le temps, j’ai appris à admirer et voir la beauté des phrases poétiques. J’ai aussi découvert un attrait pour les jeux de mots. Ces deux aspects de l’écriture me font l’effet d’un gros câlin à mon cerveau !

Hors du temps, sur un plan totalement différent, lire me transporte d’une manière telle que j’ai toujours un moment d’atterrissage lorsque je ferme les pages. Sortir de l’univers imaginaire pour retourner sur la terre ferme est un doux choc pour l’esprit.

Expression de toujours

Enfant, j’écrivais de petites histoires, mettant en scène différents paysages et personnages. Bien souvent y était retranscrit une balance entre le bien et le mal.

Adolescente, les poèmes devenues terrain de prédilection, permettaient de coucher les maux de mon cœur.

Adulte, l’écriture est devenu un support d’introspection, en plus de ma remise à l’écriture de fictions.

Écriture dans l’auto-censure

Par le passé lorsque j’écrivais mes maux, il y avait une auto-censure de peur qu’un malvenu puisse lire mes plus profonds sentiments. Ce qui fait que j’ai plus souvent griffonné sur des papiers, qui finissaient détruits. Chose que je regrette aujourd’hui. Combien de page ai-je déchiré, brûlé, jeté, je ne saurais dire, mais beaucoup pour sûr. Cette habitude de « détruire les preuves » m’est longtemps restée. Jusqu’au jour où me suis donné le défi d’écrire au stylo et de garder au moins quelques semaines mes écrits. Cela permettant de prendre une décision consciente et reculée, de leur destruction ou non. Aujourd’hui je suis bien contente de cette initiative qui m’a permis de retrouver des mots et des idées prometteuses. Également, garder des textes qui reflètent un sentiment ou une pensée impulsive non assumée, est un bon exercice qui m’a permis de m’autoriser à ressentir.

Écrire pour désencombrer l’esprit

De nos jours, il semble que l’écriture se soit conformée a notre urge de faire toujours plus, toujours plus vite. Et alors que dans certaines situations je me laisse emporter par le flot, illustré par les répétitions étranges, les coquilles et les fautes d’étourderie (qui auraient été corrigées à la relecture), l’action d’écrire m’est souvent un rappel de respirer et de prendre le temps.

S’exprimer plus facilement

Il m’est bien plus facile de formuler par écrit mes sentiments, émotions et frustrations, alors qu’il m’est impossible de les verbaliser. La peur du conflit étant trop présente, la peur de paraître sotte et celle de ne pas se sentir légitime de ressentir, ont fait que j’ai rapidement adopté l’écriture pour m’exprimer. L’écriture porte un certain calme, une réflexion qui oblige à penser, analyser et formuler d’une manière qui m’effraie bien moi que l’emportement brûlant des émotions. Mon besoin de contrôle, le refus de blesser l’autre et mon soin à éviter les regrets, rendent les mots oraux trop imprévisibles et incontrôlables. Alors qu’écrire et choisir de partager ou non ses idées, a quelque chose de rassurant. L’écriture c’est un exorcisme, un défouloir, mais aussi un lieu de création, de méditation et de calme. Le repos de se poser pour prendre le temps de formuler soigneusement ses pensées. C’est aussi la liberté de garder secret ou de partager.

Écrits interdits

Une grande partie de mes écrits sont mes états d’âme. Alors que rarement je m’autorise à reformuler les choses pour les partager, il semble que l’écriture soit à la fois un refuge privé, mais aussi un besoin de partager mes tourments. Chaque fois que j’écris, j’imagine une personne découvrir ces parties de moi que j’ai déposé sur papier. Bien souvent à nue, je partage des idées que je n’ose formuler de vive voix, alors que j’adorerais engager des discussions vers ces sujets emplis de profondeur. Que ce soit la santé mentale ou des réflexions philosophiques, nombreux sont les écrits qui restent interdits : censure personnelle, ne sachant à qui partager ces mots de peurs qu’ils soient incompris.

Partager ses écrits : « Mamé« 

J’ai souvent été freinée par des démons intérieurs, et donc choisis l’anonymat lors du partage de certains de mes écrits. « Mamé« , c’est la première fois que je décide de diffuser mes mots au « grand » public, à découvert. Bien que de nombreuses peurs ont accompagné ce projet, je suis très heureuse du résultat obtenu. Sous l’aile bienveillante de ma sorcière (ma tante, celle qui m’a donné l’amour des mots), j’ai pu enrichir mon texte. « Publier » ce texte fait avec le cœur, est un énorme pas pour moi. J’ai beaucoup hésité à le diffuser, notamment de par sa petite longueur. Mais le besoin viscéral de partager un récit était trop fort pour le contenir, alors j’ai dépassé les peurs et rendu disponible ce texte personnel, qui peut faire écho chez d’autres personnes.
En plus d’être un challenge sur le dépassement des peurs, c’est aussi un projet qui me rend pleine de gratitude. Car avoir un objet qui immortalise des moments de joie, est un bien d’une extrême valeur.

De nombreuses lectures, et de nombreuses écritures, et même s’il y a de l’amélioration, une autre constante est bien présente : les fautes d’orthographe… Malgré les relectures, malgré les correcteurs, il en reste toujours, et je fais souvent les mêmes ! Lorsque je m’en rends compte, je pense à ma grand-mère qui me faisait corriger mes fautes d’étourderie. Et avec le temps, je suis plutôt fière de dire que je n’ai plus honte de cela. Car la fierté d’avoir le courage de partager des textes, est plus grande que le sentiment de déception d’avoir mal accordé ou mal orthographié un mot, alors qu’on le comprend tout autant.


J’ai plusieurs projets qui sont en cours d’écriture. Je prends tout le temps du monde pour mettre en forme ces écrits car je veux en être fière. D’autant qu’écrire, c’est un métier, et ce n’est pas simple ! Comme vous l’aurez compris, l’écriture, et même l’objet qu’est le livre, sont des choses précieuses pour moi. Alors, comme pour tout ce que je fais, je prends le soin d’y mettre de l’attention et de l’amour, pour proposer un objet authentique, fait avec le cœur.

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