Portes de fée et miniatures dans boites d'allumettes - Christelle Le Querrec

J’adore les objets et représentations en miniature ! Il me semble que mon attrait pour les petites choses, au-delà du fait que je trouve ça terriblement mignon, vient de la manière dont ça titille mon imagination. Je m’imagine que toutes ces choses appartiennent ou sont destinées à des petits êtres, créatures fantastiques qui ont la capacité de voyager entre les dimensions. C’est une connexion à mon enfant intérieur, qui baigne dans le monde de faerie, et qui me permet de garder un regard émerveillé et rêveur sur le monde…

Intention : pourquoi je créé en miniature

En représentant une scène miniature dans laquelle je peux laisser mon imaginaire prendre les rênes, se cache une intention. Celle de réutiliser.
Je collecte beaucoup de choses, car j’aime trouver une utilité à tout. Dans ma collecte, en plus du papier et du carton, il y a des fleurs séchées, il y a des morceaux de plastique trouvés à la mer (et dont la forme m’inspire la fenêtre d’une maison féerique), des ampoules qui ne fonctionnent plus, des perles, des tissus, des emballages transparents… Toutes les choses qui peuvent avoir une nouvelle vie, que je trouve dommage de ne pas utiliser, sont alors transformées. Ces choses, de déchets (trop petits pour être utilisés) deviennent ainsi des œuvres d’art !

Dans tout ce que je fais, j’essaie de minimiser mon impact sur l’environnement. Il y a souvent des ingrédients dont je ne connais pas réellement les traces laissées sur la nature, dans les peintures par exemple, alors je fais en sorte de contrebalancer cela par l’utilisation de matériaux recyclés ou recyclables et que mes créations soient durables.

Matériaux : concevoir une miniature avec mes collectes

J’aimerais vous proposer des miniatures dans des bocaux en verre, mais sans avoir la certitude de pouvoir les envoyer sans casse, vous retrouverez des créations qui entrent dans une boîte d’allumettes. J’ai beaucoup de boîtes d’allumettes que j’aime recycler en faisant des rangements, des cadeaux ou… des dioramas minuscules !
Voici ce qui compose les scènes que je propose :

Principalement : Papier (et carton)

Le papier est un matériau que j’affectionne beaucoup pour la création. Autant pour son aspect écoresponsable, que parce qu’il est mon médium favori de création (pour dessiner et pour écrire).
Comme j’ai souvent des chutes de papier puisque j’aime faire des carnets et des livres, j’ai eu envie d’essayer de travailler une nouvelle matière : la pâte à papier. Afin de donner une utilité aux chutes que j’ai collectées, et qui n’ont pas encore été réutilisées. Je trouve un certain charme à créer avec de la pâte à papier, car sa texture donne un aspect intéressant, même si c’est plus difficile à travailler que l’argile (remarque, quelle que soit la matière, créer des objets miniatures, c’est compliqué !). Actuellement, je suis dans la confection de la parfaite recette pour pouvoir réussir, à terme, à ne plus avoir besoin d’utiliser autre chose, pour sculpter, que la pâte à papier.

Argile

J’aime beaucoup travailler l’argile. Comme je n’ai pas un four de potier, je dois donc travailler avec des argiles auto-durcissantes, ou des argiles polymères.
L’argile auto-durcissante me plait car elle est composée de matières naturelles, mais j’ai beaucoup de difficulté à la conserver, puisque je me retrouve souvent avec un bloc de pierre inutilisable… Et le gâchis, je n’aime pas ça ! En travaillant du miniature, j’ai aussi de la peine à doser eau et finesse de la pâte, travailler avec une notion de temps fait aussi que j’ai souvent des craquelures. Une matière que je dois donc perfectionner dans mon utilisation =)
De par ces inconvénients, j’ai testé l’argile polymère. La possibilité de travailler sur plusieurs jours une pièce et la souplesse de la matière permettent une grande liberté de création. Pas besoin d’un four qui monte à 1 000°, mais les ingrédients qui la compose ne me conviennent pas, alors une fois que j’aurais fini d’utiliser l’argile qui me reste, je ne pense pas réutiliser ce matériau.

Divers

Je fais attention à mes achats, essayant au mieux de ne pas acheter de plastique. Mais certains déchets sont de nos jours impossibles à éviter, alors autant les réutiliser !
J’aime que l’art me donne la possibilité de récupérer des morceaux non-recyclables, inutile voir dangereux dans la nature, pour en faire des œuvres. Cela permet de leur donner une plus grande durabilité dans le temps (et donc compenser l’impact de leur création) et d’éviter de finir dans l’estomac d’un être vivant, ce qui n’est pas négligeable. Sécuriser ces choses en leur donnant une vie dans une création, me semble une belle manière de les utiliser.

Ainsi, que ce soit des chutes de papier, du plastique transparent d’un emballage, des chutes de tissu, des perles, etc. tout ce que je trouve de taille adaptée à la création que je souhaite réaliser, sera utilisé pour avoir une nouvelle vie en tant que miniature.

La création de miniature : « Trust the process ! »

L’improvisation est maître mot dans ma création.
Le commencement, c’est une couleur, une forme ou un élément. En fonction, j’essaie de projeter son environnement, ce qui va me donner une idée globale du projet. Et finalement, en créant, des choses s’ajoutent, l’idée évolue et le cadre du commencement se moule sur ce qui se forme.

Miniatures dans les boites d’allumettes

Pour la création de la bibliothèque, voici mon cadre : je voulais créer un espace chaleureux. Je commence à projeter les éléments qui vont la composer (positionnement des étagères, livres, je veux des décorations sans encore savoir ce que je vais faire en plus d’un vase avec des fleurs). Je veux qu’il y ait une pièce mobile (le tiroir).
Une fois les éléments fabriqués, je commence à tester des positionnements. Je me retrouve donc avec une bibliothèque toute blanche. Et ensuite, j’improvise ! Lorsque je crée, je suis totalement ailleurs, et je me laisse porter par la création ! Je fais, jusqu’à avoir un résultat qui me convient =)

Bibliothèque miniature - processus de création

Celle-ci, je voulais un arbre bibliothèque. En travaillant l’argile, j’ai fabriqué l’arbre, une tortue minuscule et j’ai une chouette, au cas où elle serait nécessaire. Au final, c’est l’arbre et la chouette qui sont devenus les éléments principaux. Et je trouvais trop chargé de mettre les livres à leurs emplacements initiaux.
En peignant (surtout la chouette), je savais que je ne réussirais pas à me séparer de cette création ! Mais elle m’a donné envie de créer sur un thème forestier, car j’aime beaucoup faire les arbres, et une création dans le même esprit est en cours !

Concernant le temps de création… C’est très long ! Je n’arrive pas à chiffrer. Cela diffère en fonction des créations, du temps de séchages, ainsi que des loupés et des longueurs lorsque je fais tomber vingt fois une pièce qui refuse de se coller (ou qui est réticente à rester entre la pince).

Portes de fée

Généralement, c’est sa forme qui sera initiatrice de son esthétique finale. Je suis inspirée par ce que j’ai sous la main. Il ne faut pas que ce soit trop chargé, alors je fais plusieurs tests pour arriver à un résultat qui me plaît. C’est la peinture qui va donner une tout autre dimension à la porte. Et pourtant, c’est ce que je décide en dernier. J’ai beau avoir une idée générale, souvent, c’est autre chose qui se matérialise ! (l’art de changer d’avis !)

Tout autant difficile à chiffrer que les miniatures dans les boites, il faut plusieurs heures pour créer une porte.

Dans les deux cas, il y a aussi un habillage de la boite d’allumettes qui les contient. La matérialisation ne prend pas beaucoup de temps, mais la réflexion oui !
Ainsi, pour les portes, c’est une esthétique identique qui est donnée : kraft, lien et sceau. Choisi pour donner un esprit féerique et naturel =)
Enfin, pour les miniatures dont la structure est la boite, ça dépend de son contenu !

En résumé, j’improvise ! 😂

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